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 votre SANTE, notre préoccupation

La santé est le premier droit de chaque citoyen, l’actualité se charge de nous le rappeler et le fera encore ces prochaines semaines. C’est aussi le premier devoir d’un maire que de se préoccuper de celle de ses administrés. Or, les actions passées et le programme de Mr Morand pour un quatrième mandat ne le démontrent pas. Le peu de place que ce sujet a occupé dans ses réunions publiques doit finir de nous en convaincre. 

A Sallanches, la problématique de la santé se définit selon 3 axes :

Hôpitaux du Pays du Mont-Blanc

  • Nous avons la chance de disposer dans notre ville d’un établissement performant, référent d’un bassin de population de 110000 habitants hors flux touristique. Il a néanmoins besoin du soutien de la commune pour l’aider à recruter du personnel paramédical dont les salaires sont insuffisants face au prix de l’immobilier. On attend toujours de la mairie une réponse aux demandes de réservation de logements communaux ou une aide à la création d’une crèche (et pas d’une micro-crèche) avec des horaires décalés compatibles avec ceux des personnels hospitaliers. De même, nous attendons encore que Mr le maire réponde au problème de stationnement à l’hôpital dont il se lamente lui-même. Un terrain communal permettrait de répondre à l’urgence en créant 40 places de parking supplémentaires mais celui-ci est semble-t-il réservé pour un pump track. A la place, il propose de construire un parking à étages mais compte tenu du coût d’un tel projet, le stationnement y serait alors forcément payant. Qu’à cela ne tienne, il  croit avoir trouvé la solution, en sollicitant le président Macron lors de sa visite à Chamonix pour lui demander de financer ce parking. Il n’a tout simplement pas réfléchi au fait que si l’ARS devait avancer cette somme importante, celle-ci nous ferait défaut  pour des travaux d’agrandissement futurs de l’hôpital autrement plus cruciaux. Mais le risque principal est la menace qui pèse sur le maintien de l’indépendance des hôpitaux du Pays du Mont Blanc. Mr Morand a déclaré que le CHAL ne pouvait pas « manger » l’hôpital de Sallanches. Il n’a cependant pas expliqué pourquoi la direction du CHAL avait tenté par 2 fois en 5 ans de mettre la main sur celle de notre établissement, dont une avec sa bénédiction puisqu’il a signé lui-même un courrier à l’agence régionale d’hospitalisation demandant une direction commune, c’est-à-dire une mise sous tutelle de fait par le CHAL. Cette lettre a été cosignée par Mr Saddier, député de Bonneville et président du conseil de surveillance du CHAL à l’époque, dont Mr Morand est très proche et qu’il ne manque pas de remercier à chaque occasion.
     

Maison de santé

  • la démographie médicale :  La France compte de nombreux déserts médicaux dont un très proche de nous à Cluses. Nous étions jusqu’ici relativement protégés par le facteur attractif de la montagne mais des signes doivent inquiéter : il commence à être plus difficile de trouver un médecin traitant sur Sallanches et certaines spécialités sont en passe de disparaitre : ORL, gynécologie, cardiologie... De fait, les demandes se reportent aujourd’hui sur l’hôpital mais les spécialistes ne sont pas assez nombreux pour y répondre. Les jeunes médecins ont aujourd’hui tant de places disponibles qu’ils peuvent choisir où s’installer ; ils sont intéressés majoritairement  par une pratique en cabinet de groupe, souvent par un temps partiel voire par une médecine salariée. Le coût d’une installation est loin d’être négligeable et ils vont donc s’orienter vers des communes qui proposeront des offres attractives. C’est pourquoi la mairie de Sallanches doit réfléchir dès à présent à la réalisation d’une maison de santé et à un partenariat avec l’hôpital qui permettrait de proposer un salariat aux médecins intéressés comme cela s’est fait à Cluses.

Qualité de l'air

  • La qualité de l’air : lors de ses réunions publiques, Mr Morand parle exclusivement en matière d’environnement de l’alimentation et des pesticides, en passant complètement sous silence  la qualité de l’air. Or il s’agit du problème numéro 1 de la vallée de l’Arve avec 85 morts prématurées chaque année liés à la pollution c’est-à-dire plus que les accidents de la circulation. La pollution atmosphérique n’est pas résolue aujourd’hui malgré 2 plans de protection de l’atmosphère ( PPA)  puisque l’indice moyen de la qualité de l’air a été moins bon en 2019 que celui de toutes les métropoles de Rhône-Alpes et que nous avons déjà eu 36 jours de dépassement des seuils pour les particules PM2.5 ( les plus dangereuses pour la santé) depuis début novembre contre 3 jours autorisés par an par l’OMS. De cela aucune mention ni même aucune information de la mairie pour ses administrés lors des pics de pollution alors que celle-ci est avertie régulièrement par la préfecture. La mairie de Sallanches doit suspendre cette politique de l’omerta et s’engager dans la voie d’une réduction des sources de pollution comme le demande le PPA2 : transport en commun non polluant, promotion des mobilités douces (vélo, marche à pied), réduction des déchets et fermeture à terme de l’incinérateur de Passy, aides pour le remplacement des chauffages au bois non performants car la fin du fond air-bois est déjà programmée alors que 3500 chauffages seulement ont pu être remplacés sur 15000 depuis son instauration. Tels sont les propositions de la liste Initiatives Citoyennes .

DOSSIER  HOPITAL  DE  SALLANCHES : QUELS ENJEUX POUR LES MUNICIPALES ?

 

L’hôpital de Sallanches (qui constitue avec celui de Chamonix les hôpitaux du Pays du Mont Blanc ou HDPMB ), est l’établissement public de référence d’un bassin de population de 110 000 habitants. Avec  ses 269 lits de médecine, chirurgie et maternité, ses  5500 interventions chirurgicales, ses  1200 naissances et ses 40 000 passages aux urgences annuels  c’est non seulement le premier employeur de la commune ( 1100 salariés dont 125 médecins ) mais aussi un atout majeur  qui garantit l’attractivité de la ville vis-à-vis de ses habitants actuels et futurs. Notre hôpital est l’un des rares en France à être bénéficiaire (1 million d’euros en 2019) et, malgré une démographie médicale défavorable, parvient toujours à recruter (en dehors de quelques spécialités sinistrées) des jeunes médecins attirés par le cadre de vie montagnard.

Pour autant,  l’établissement a des points  faibles. Comme les autres hôpitaux de Haute Savoie, il peine parfois à recruter certains personnels  paramédicaux  (agents des services hospitaliers, aides-soignants et infirmiers en début de carrière) en raison des prix de l’immobilier et de la concurrence de la Suisse. Mais le danger le plus important est celui de possibles transferts d’activités voire d’une perte d’indépendance des hôpitaux du Pays du Mont Blanc au profit du CHAL (centre hospitalier Alpes-Léman ).

 Afin de comprendre ce qui va suivre, quelques explications sont nécessaires :

Mode de financement des hôpitaux publics : depuis 2005, les hôpitaux sont financés essentiellement par leur activité et rétribués par l’Assurance Maladie. Toutefois par mesure d’économie, les différents gouvernements ont jusqu’ici diminué la valorisation de cette activité chaque année. Cette politique  oblige les hôpitaux à augmenter indéfiniment leur activité pour investir ou au moins se maintenir à l’équilibre, ce qui  génère une concurrence entre établissements  voisins car le « gâteau » n’est pas extensible à l’infini.

Démographie médicale : elle est catastrophique pour la plupart des hôpitaux de taille petite ou moyenne, conséquence à long terme de la politique de réduction du numerus clausus des années 1980 à 2000 et de l’écart de revenu entre les secteurs public et privé. Or les médecins font toujours l’activité des hôpitaux d’où le recours obligatoire, pour les nombreux postes vacants,  à des remplaçants mercenaires ou une surenchère plus ou moins légale sur certains salaires voire le débauchage de praticiens d’un établissement par son voisin.

Les groupements hospitaliers de territoire (GHT) : depuis 2015, tous les hôpitaux publics ont l’obligation d’adhérer à un GHT. Le rôle des GHT est de faire coopérer les hôpitaux voisins en limitant la concurrence entre eux mais surtout de faire des économies dans différents domaines comme les achats ou en mutualisant certaines équipes médicales. Chaque GHT est doté d’un établissement dit support, logiquement  le plus gros du GHT, qui réalise pour les autres certaines fonctions plus ou moins stratégiques et qui supervise la réalisation d’un projet médical commun pour tout le territoire. Il doit, en théorie, être un établissement de recours c’est-à-dire posséder des activités médicales dont les autres sont dépourvus. La taille des GHT est très variable allant de 100 000 à 2.5 millions de personnes. Leur constitution est supposée être régie par une logique sanitaire mais relève parfois de choix politiques comme en Haute Savoie où 2 élus se sont affrontés défendant pour l’un  la solution du GHT unique et pour l’autre celle de 2 GHT. C’est cette dernière qui a finalement prévalu mais qui laisse seul d’un côté l’hôpital départemental d’Annecy qui est l’unique établissement recours et de l’autre 3 hôpitaux réalisant les mêmes activités : le CHAL, qui est le plus gros et est devenu l’hôpital support, les hôpitaux du Pays du Mont Blanc et celui de Thonon.

Activités chirurgicales soumises à autorisation : certaines activités comme la chirurgie du cancer nécessitent un nombre minimal d’interventions appelé seuil  dans un établissement de santé pour que celui-ci soit autorisé par la tutelle. Un nombre insuffisant d’opérations (par exemple pour  cancers du côlon) plusieurs années de suite peut donc faire perdre à un hôpital son autorisation pour  cette chirurgie. Ceci peut avoir des conséquences majeures car l’absence d’autorisation pour la cancérologie diminue l’intérêt du travail des chirurgiens et va les détourner de leur hôpital ou ne permettra plus le recrutement de nouveaux praticiens dans cette discipline.

Pourquoi finalement un hôpital en bonne santé financière comme le nôtre risque-t-il un affaiblissement en raison de sa participation à un GHT, censé favoriser la coopération et réduire la concurrence entre établissements de santé ? 

Tout simplement car l’hôpital de Sallanches comme celui de Thonon sont des victimes collatérales de la rivalité que se livrent ceux d’Annecy et d’Annemasse et les hommes politiques qui les soutiennent. Du côté du CHAL, le plus grand danger serait en effet de passer un jour sous la coupe d’Annecy en cas de fusion des 2 GHT haut-savoyards. Pour  l’empêcher, le CHAL se doit de grossir toujours plus et cette croissance ne peut se faire qu’aux dépens des 2 autres hôpitaux du GHT. Il profite pour cela d’une position stratégique à la croisée des routes de Thonon et de Sallanches, d’un effet hôpital neuf et du soutien de l’agence régionale d’hospitalisation (ARS) qui a financé de fait sa reconstruction.

Cette aide financière  a permis au CHAL de jouer les mécènes en payant le changement des groupes électrogènes de l’hôpital de Sallanches tombés en panne il y a 3 ans  et en finançant aujourd’hui une partie de la reconstruction de l’hôpital de Thonon. Mais dans le même temps, la direction du CHAL tente de grignoter l’activité de ses voisins, projette de développer des offres concurrentielles d’activités déjà présentes chez eux (comme la médecine du sport en cours de structuration aux HDPMB) voire tente de débaucher des médecins de Thonon ou Sallanches. Elle compte aussi profiter d’une mesure prévue dans la nouvelle loi de santé créant une direction centralisée des affaires médicales de GHT qui pourrait permettre à l’établissement support de gérer tous les recrutements médicaux et donc de se « servir » en premier avec les meilleurs candidats.  L’activité ciblée en priorité est la chirurgie du cancer. Or on a vu plus haut que la baisse du nombre des interventions au-dessous des seuils peut faire perdre l’autorisation pour ces chirurgies et  précipiter le départ ou le non remplacement de chirurgiens puis la fermeture de services par effet domino.

La direction du CHAL, soutenue par l’ancien maire de Bonneville et aujourd’hui vice-président de la région Rhône-Alpes-Auvergne, a même tenté par 2 fois d’absorber purement et simplement l’hôpital de Sallanches par le biais d’une direction commune puis d’une fusion. On imagine les conséquences qu’un tel processus aurait entrainées en termes de délocalisation d’activités  et de fermeture de services à Sallanches. Le plus étonnant est que la première de ces tentatives l’a été avec la collaboration du propre maire de Sallanches,  à l’époque encore président du conseil de surveillance des HDPMB, par une lettre cosignée avec son homologue du CHAL. Cette initiative, prise sans aucune concertation préalable,  témoigne au mieux d’une méconnaissance de la situation hospitalière locale ou d’un manque d’intérêt du maire de Sallanches pour son hôpital. Sa démission, il y a 1 an, du conseil de surveillance des HDPMB, sous un prétexte futile, semble accréditer cette thèse comme l’absence d’aide de la mairie au recrutement de personnel paramédicaux, en réservant pour eux quelques logements municipaux, ou encore le refus de céder un terrain pour agrandir le parking de l’hôpital. Il y a quelques jours, Mr le maire a pris une nouvelle initiative personnelle en demandant une aide financière au président de la République, lors de sa visite à Chamonix, pour la construction d’un parking à étages. Il n’a semble-t-il pas mesuré qu’un tel  financement nous priverait probablement d’aides futures pour des travaux plus utiles comme l’agrandissement des urgences ou des consultations externes.

 

Pour ces raisons, la mairie de Sallanches se doit demain d’être aux côtés de son hôpital afin de le conserver et de le faire croitre pour le service de ses administrés. La position du maire, président naturel du conseil de surveillance y sera importante. Il devra collaborer au quotidien avec  le directeur et les médecins (et non les traiter de saboteurs dans la presse… ) . De plus, mairie et hôpital de Sallanches devront travailler de concert dans plusieurs dossiers comme celui d’une nouvelle crèche à horaires décalés pour accueillir les enfants du personnel  hospitalier mais aussi d’entreprises de la ville ou celui de la reconstruction et de l’agrandissement de l’EHPAD des Airelles.

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